Vernis or sur une barre de foyer (  » Chenets » ) en bronze XIXème de style Louis XVI

Chenets avant restauration

Avant restauration

 

Les chenets ont pour fonction de stabiliser les bûches dans une cheminée. Ici ce n’est pas le cas , les barres en acier sur la face arrière et qui servent de support sont absentes. Le terme de « barre de foyer » est donc plus juste.

Les objets de cette époque sont rarement dorés. Ceci était réservé aux articles de grande qualité. Ici on a affaire à un objet de belle dimension mais dont l’assemblage et la qualité de fabrication sont moyens. Il s’agissait d’objets produits en assez grande quantité et la plupart du temps ils etaient vernis . Le principe du vernis or est d’utiliser un vernis teinté en orange qui appliqué sur un métal bien décapé  rapproche sa couleur de la couleur de l’or. Si le métal est effectivement bien jaune , ce qui dépend de la nature exacte de l’alliage, le résultat peut être assez convaincant .

Après un démontage complet le métal est décapé aux acides puis certaines surfaces sont polies mécaniquement ou au brunissoir . D’autres sont laissées mates. Après un dégraissage les différents éléments sont vernis au pistolet. Puis remontés.

Au XIXème siècle le vernis était appliqué au pinceau en poils de putois ou avec des tampons de coton ou de chiffon suivant le relief des surfaces. Lorsqu’il s’agissait de pinceaux , pour les surfaces ornementées, l’opérateur utilisait également un blaireau afin de « décharger » les creux où le vernis s’accumulait. Le blaireau était tenu par la même main que le pinceau, dans la paume fermée afin de limiter au maximum l’intervalle d’utilisation des deux outils.On aperçoit d’ailleurs le blaireau sur la gravure ci dessous.

Vernissage au pinceau

Gravure tirée de l’ouvrage « Manipulations hydroplastiques » de Alfred Roseleur 1880

La barre de foyer après restauration

Après restauration

Restauration de patine sur un buste en bronze d’après Jean -Antoine Houdon: Sabine

Buste bronze de Houdon , Sabine

Le buste avant restauration

 

Jean- Antoine Houdon (1741-1828) a travaillé sous Louis XVI, la révolution et le premier Empire. En 1785 Il traverse l’Atlantique pour réaliser une statue de Georges Washington.

 

La signature de Houdon

La signature au dos du buste

 

L’exemplaire ci dessus est une copie plus tardive. Il représente Sabine la fille de Houdon agée de 4 ans. Il est en bronze patiné au vernis et aux pigments. En raison d’une moindre résistance de ce type de patine, des rayures disgracieuses altèrent l’esthétique de l’objet.

 

Rayure sur le bronze de Houdon

Rayure sur l’épaule gauche

rayures et manque sur le bronze

Rayures et manques de patine sur le visage

 

Rayures de la patine sur le bas du buste

Rayures sur le bas du buste

Le socle en bronze doré et verni est encrassé (on remarque sur la photo ci dessous les traces de vernissage au tampon en coton)

Le socle en bronze doré avant restauration

Le socle avant restauration

Les retouches de patine sont effectuées avec des pigments de couleur similaire. Le socle est déverni et nettoyé.

Retouches de la patine sur le buste

Retouches sur le bas du buste

Le visage de "Sabine" par Houdon après restauration

Le visage après retouche.

Le socle en bronze doré après nettoyage

Le socle après nettoyage

 

Le buste de Sabine par Houdon après restauration

Le buste après retouches

 

 

 

 

Chapelle du séminaire de Nice , restauration d’un grand lustre en bronze de style néo byzantin

Le grand lustre du séminaire de Nice

Le grand lustre avant restauration

Commencée en 1880 la chapelle est terminée en 1891.

Mgr Paul Remond la réaménage complètement en 1931-1932. Il supervise les travaux jusqu’aux moindres détails.L’architecte est Jules Febvre (1859-1934) architecte de la mense épiscopale. Mgr Paul Rémond est très empreint de culture artistique paleochrétienne et Romane. La chapelle est donc réalisée dans un style néo-romano byzantin.

Intérieur de la chapelle du séminaire de Nice

Vue intérieure

La chapelle est située à flan de colline sur le front de mer , légèrement surélevée par rapport au niveau de l’eau la vue y est très dégagée sur l’horizon marin et sur la jetée du port de Nice.

Vue de la mer depuis le séminaire de Nice

La vue depuis la porte de la chapelle

Actuellement la chapelle est partiellement restaurée et réaménagée d’un point de vue électrique. En particulier des éclairages modernes par led pilotés par voie numérique.

L’ensemble de la lustrerie est à restaurer. Cet ensemble se constitue de

-4 petits lustres en bronze à veilleuses

-1 grand lustre en bronze

-10 appliques en fer forgé et laiton d’époque art déco

Le grand lustre en bronze est très lourd (environ 200 kg) et doit être démonté sur place pour le transport.

Une fois transporté à l’atelier il reste encore à démonter la grande couronne centrale et les deux modèles de fausses lampes à huile. Un grand modèle est surmonté d’une colombe ( 6 exemplaires) un plus petit est obturé par un coquillage ( 3 exemplaires)

Une partie des éléments du lustre

La grande couronne et les éléments de la chaine principale

 

Lampes à huile avec colombes et chaines

Lampes et chaines avant restauration

 

Vue des lampes aux colombes avant polissage

Ensemble des lampes aux colombes

 

Début de démontage de la couronne du lustre

Couronne en cours de démontage

Une fois toutes les pièces démontées chaque élément est décapé (vernis et oxydation) puis poli brillant et verni.

Différents éléments du lustre en bronze néobyzantin du séminaire de Nice

Elements polis

Lampe à huile du lustre du séminaire de Nice

Une fausse lampe à huile terminée

Le lustre est ensuite transporté incomplètement remonté, l’assemblage sera complété après repose de la couronne car l’ensemble serait trop lourd à soulever.

 

Repose du lustre de la chapelle du séminaire de Nice

Repose du lustre (1)

 

Accrochage du lustre en bronze

Repose du lustre (2)

Le lustre après repose

Le lustre de nouveau en place

lustre-après-restauration 2

Les 4 petits lustres et les appliques seront traitées ultérieurement dans un autre sujet.

 

 

 

 

 

Réalisation d’un vernis or sur une paire d’appliques « Cor de chasse » de style Louis XVI en bronze.

Ces deux appliques en bronze de style Louis XVI n’ont jamais été dorées , elles sont revêtues d’un vernis or. Cela se reconnait avec un peu d’habitude. Cela est confirmé par l’aspect des dos ( En dehors de zones vert de gris dues à un stockage en présence d’eau il n’y a pas de patine , le métal décapé aux acides, aspect laiton satiné-brillant). La ciselure est relativement précise pour une paire de cette époque et le dessin général est élégant.

La présence d’une électrification d’origine indique une date de fabrication relativement récente : A partir du début XXème. Les branches sont en effet conçues avec des tubes intérieurs permettant de faire passer les fils. Ce ne sont pas des appliques à gaz transformées .

Les appliques Louis XVI avant restauration

La paire d’appliques avant restauration

L’ensemble va être démonté puis décapé: élimination du vernis et de l’oxydation .

Démontage des appliques Louis XVI en bronze

Les appliques après démontage

Les éléments centraux dont la ciselure est particulièrement soignée , après élimination du vernis et de l’oxydation , laissent apparaitre la présence d’une couche de dorure sur une couche de cuivre. Un des deux ornements est plus usé que l’autre.

Les ornementations après nettoyage

Les ornementations centrales après nettoyage

En regardant de plus près les dos des deux ornements on remarque que la couleur du métal est jaune (laiton) et la présence de nombreuses retassures ( La surface du métal est légèrement creusée et il y a des porosités au centre des zones les plus massives) Cela indique que le métal a été coulé dans une empreinte en cuivre et s’est retassé en refroidissant. La tranche des ornements est également cuivrée.

Présence de retassures sur le dos des ornements

Localisation des retassures et de la présence de cuivre sur la tranche des ornements

Aspect cuivré des ornements

Les ornements après décapage de la dorure

 

Ce sont des moulages galvanoplastiques de cuivre remplis de laiton. Cela explique la qualité des détails. Ces ornements étaient réalisés en série et cela permettait à partir d’un original extrêmement soigné d’obtenir de nombreux exemplaires avec la grande qualité de reproduction que permet ce procédé ( Pas de perte de détails ni de dimensions)

L’utilisation de cette technique permet d’un peu mieux préciser l’époque de fabrication: tout début XXème .

Ces ornements ont été dorés pour cacher la couleur du cuivre et les assortir au reste de l’applique.

Le  reste des appliques va être parfaitement décapé jusqu’à obtenir une belle couleur jaune. Le métal doit avoir un aspect bien mat . Des parties vont être brunies à l’hematite ou polies pour créer un décor qui mette en valeur les parties lisses, les parties ciselées restant mates.

Le vernis est assez fin afin qu’il ne se remarque pas, il est teinté en orangé. Appliqué sur la surface bien jaune du métal on obtient un aspect doré qui peut généralement être assez difficilement différencié d’une vraie dorure.

Les appliques après restauration

Les appliques après vernissage