Dorure d’une pendule en bronze d’époque Napoléon III et de style Louis XV

Pendule Napoléon III de style Louis XV

La pendule avant restauration

Ce modèle de pendule XIXème a été réalisé en de nombreuses variantes et par de nombreux fabricants différents. Celle ci est particulièrement soignée dans son modelé . Le style Louis XV  si ce n’est la flamme de sommet est relativement cohérent et harmonieux.

Ceci justifie le choix du client de faire réaliser une dorure. Ce n’était pas le cas à l’époque, le décor de ce  type d’objet était pratiquement toujours un vernis or.

La pendule est donc démontée, décapée , dorée puis remontée.

Démontage de la pendule

Démontage

pendule Napoléon III

Pendule après dorure

Vernis or sur une barre de foyer (  » Chenets » ) en bronze XIXème de style Louis XVI

Chenets avant restauration

Avant restauration

 

Les chenets ont pour fonction de stabiliser les bûches dans une cheminée. Ici ce n’est pas le cas , les barres en acier sur la face arrière et qui servent de support sont absentes. Le terme de « barre de foyer » est donc plus juste.

Les objets de cette époque sont rarement dorés. Ceci était réservé aux articles de grande qualité. Ici on a affaire à un objet de belle dimension mais dont l’assemblage et la qualité de fabrication sont moyens. Il s’agissait d’objets produits en assez grande quantité et la plupart du temps ils etaient vernis . Le principe du vernis or est d’utiliser un vernis teinté en orange qui appliqué sur un métal bien décapé  rapproche sa couleur de la couleur de l’or. Si le métal est effectivement bien jaune , ce qui dépend de la nature exacte de l’alliage, le résultat peut être assez convaincant .

Après un démontage complet le métal est décapé aux acides puis certaines surfaces sont polies mécaniquement ou au brunissoir . D’autres sont laissées mates. Après un dégraissage les différents éléments sont vernis au pistolet. Puis remontés.

Au XIXème siècle le vernis était appliqué au pinceau en poils de putois ou avec des tampons de coton ou de chiffon suivant le relief des surfaces. Lorsqu’il s’agissait de pinceaux , pour les surfaces ornementées, l’opérateur utilisait également un blaireau afin de « décharger » les creux où le vernis s’accumulait. Le blaireau était tenu par la même main que le pinceau, dans la paume fermée afin de limiter au maximum l’intervalle d’utilisation des deux outils.On aperçoit d’ailleurs le blaireau sur la gravure ci dessous.

Vernissage au pinceau

Gravure tirée de l’ouvrage « Manipulations hydroplastiques » de Alfred Roseleur 1880

La barre de foyer après restauration

Après restauration

Réparation d’une lingotière en bronze sur un plateau de commode du XVIIIème siècle.

« Lingotière » est le terme consacré  pour désigner la bordure en métal du plateau généralement marqueté d’un meuble (Commode, bureau…). Une lingotière est en principe un moule servant à couler des lingots. Or on a plus affaire à un moulage qu’à un moule…En ce sens moulure ou ceinture sont des termes plus appropriés et c’est du reste à ma connaissance les termes qui étaient employés auparavant. J’emploierais cependant le mot lingotière puisque c’est celui qui est utilisé de nos jours.

Sur cette commode ,dont j’ai également redoré les bronzes, la lingotière est cassée en trois morceaux.

Eléments de la lingotière

La lingotière avant restauration.

Deux soudures sont réalisées, . La difficulté réside dans l’ajustage sur le plateau , il ne faut pas qu’il y ait d’écarts entre le métal et le bois y compris dans les courbes. Les bourrelets de soudure sont ensuite limés.

Soudure de la moulure en bronze

Rectification de la soudure

Puis le métal est  bruni . Un vernis or est réalisé. Le vernis est vieilli en créant des zones d’usure qui imitent une usure naturelle. La brillance et la couleur du vernis sont ajustées afin d’imiter au mieux l’usure et le vieillissement naturels tout en s’adaptant à la couleur des autres bronzes de la commode que j’avais précédemment redorés et vieillis.

Détail de la moulure en bronze

Aspect de la moulure après vernissage

Aspect de la couleur comparée à celle des bronzes

La couleur de la lingotière comparée à celle des autres bronzes de la commode

Le vernis du plateau qui a déjà été poncé sur la bordure afin de ne pas avoir à intervenir sur la lingotière sera ensuite terminé par l’ébéniste qui a été chargé de la restauration du meuble.

Vue du plateau de la commode XVIIIème

Vue d’ensemble du plateau de la commode avant finition du vernissage du bois

 

 

Réalisation d’un vernis or sur une paire d’appliques « Cor de chasse » de style Louis XVI en bronze.

Ces deux appliques en bronze de style Louis XVI n’ont jamais été dorées , elles sont revêtues d’un vernis or. Cela se reconnait avec un peu d’habitude. Cela est confirmé par l’aspect des dos ( En dehors de zones vert de gris dues à un stockage en présence d’eau il n’y a pas de patine , le métal décapé aux acides, aspect laiton satiné-brillant). La ciselure est relativement précise pour une paire de cette époque et le dessin général est élégant.

La présence d’une électrification d’origine indique une date de fabrication relativement récente : A partir du début XXème. Les branches sont en effet conçues avec des tubes intérieurs permettant de faire passer les fils. Ce ne sont pas des appliques à gaz transformées .

Les appliques Louis XVI avant restauration

La paire d’appliques avant restauration

L’ensemble va être démonté puis décapé: élimination du vernis et de l’oxydation .

Démontage des appliques Louis XVI en bronze

Les appliques après démontage

Les éléments centraux dont la ciselure est particulièrement soignée , après élimination du vernis et de l’oxydation , laissent apparaitre la présence d’une couche de dorure sur une couche de cuivre. Un des deux ornements est plus usé que l’autre.

Les ornementations après nettoyage

Les ornementations centrales après nettoyage

En regardant de plus près les dos des deux ornements on remarque que la couleur du métal est jaune (laiton) et la présence de nombreuses retassures ( La surface du métal est légèrement creusée et il y a des porosités au centre des zones les plus massives) Cela indique que le métal a été coulé dans une empreinte en cuivre et s’est retassé en refroidissant. La tranche des ornements est également cuivrée.

Présence de retassures sur le dos des ornements

Localisation des retassures et de la présence de cuivre sur la tranche des ornements

Aspect cuivré des ornements

Les ornements après décapage de la dorure

 

Ce sont des moulages galvanoplastiques de cuivre remplis de laiton. Cela explique la qualité des détails. Ces ornements étaient réalisés en série et cela permettait à partir d’un original extrêmement soigné d’obtenir de nombreux exemplaires avec la grande qualité de reproduction que permet ce procédé ( Pas de perte de détails ni de dimensions)

L’utilisation de cette technique permet d’un peu mieux préciser l’époque de fabrication: tout début XXème .

Ces ornements ont été dorés pour cacher la couleur du cuivre et les assortir au reste de l’applique.

Le  reste des appliques va être parfaitement décapé jusqu’à obtenir une belle couleur jaune. Le métal doit avoir un aspect bien mat . Des parties vont être brunies à l’hematite ou polies pour créer un décor qui mette en valeur les parties lisses, les parties ciselées restant mates.

Le vernis est assez fin afin qu’il ne se remarque pas, il est teinté en orangé. Appliqué sur la surface bien jaune du métal on obtient un aspect doré qui peut généralement être assez difficilement différencié d’une vraie dorure.

Les appliques après restauration

Les appliques après vernissage