Réparation d’un zinc d’art (« régule ») de Anatole Jean Guillot.

Anatole ,Jean Guillot est un sculpteur, peintre et céramiste Français (1865-1911)

Il a travaillé plusieurs années pour la manufacture Sèvres.

Il a participé entre 1900 et 1904 à la restitution des trophées de balustrades du corps central des façades Nord et Sud du château de Versailles.

Ce « régule » porte sa signature et un des deux sujets est décapité.

Le régule avant réparation

Le régule de Anatole jean Guillot avant restauration

 

 

Signature de Guillot

La signature

Un cachet figure sur le socle à côté de la signature. « Fabrication Française- Paris – Made in France » est présent sur certains objets en zinc d’art. Son intitulé est un double euphémisme et son but est de donner une caution de qualité pour un objet en métal non noble et produit en grande quantité.

cachet "fabriqué en France"

Cachet « made in France »

La réparation est réalisée par soudure à l’étain

Le cou après soudure

Soudure du cou

Le rattrapage de la soudure

La soudure en cours de rattrapage

 

Après rattrapage complet une retouche de patine aux pigments est réalisée et la statue est cirée  .

Détail de la soudure du cou de la sculpture de Guillot

Détail de la soudure après rattrapage

Le régule de Guillot après restauration

Après restauration

 

 

 

 

 

Restauration d’un groupe en bronze de Eugène Lanceray: Cosaque Zaporogue après le combat.

Eugène LancerayIevgueni Alexandrovitch Lanceray / en Russe: Евгений Александрович Лансере ) 1848 -1886 est un sculpteur Russe d’origine Française. Son grand père etait major de l’armée de Napoléon 1er. Il est spécialiste des chevaux et des cavaliers. Pendant sa courte vie il a produit plus de 400 statues équestres.

Le groupe qui m’a été confié représente un cosaque Zaporogue à cheval. Un deuxième cheval sans cavalier est également à ses côtés.

Cette sculpture en bronze m’a été confiée pour expertise et restauration . Elle présente des tâches blanches dont il m’a été demandé d’en établir l’origine et de procéder à leur suppression.

Le bronze de Lanceray avant restauration

Le groupe avant la restauration

La signature de Lanceray

La signature de Lanceray (en Cyrillique )

 

Ce bronze d’un bel aspect de loin révèle rapidement son origine récente. Il s’agit d’une copie moderne très récente . Plusieurs éléments confirment ce jugement :

- La faible qualité de la ciselure. La finition est inexistante et certains détails ne sont pas dignes d’une sculpture de cette époque.

La qualité de ciselure

Faiblesse de la qualité de ciselure. La fonte à cire perdue est quasiment brute .

- La technique de fonte employée:  Il s’agit d’une fonte à cire perdue moderne. La surface du métal sur une pièce ancienne ne présente pas le même aspect, elle doit révéler le grain du sable employé. Ici au contraire pas de grain du au sable et le travail de la cire est nettement visible. On voit également les tiges de coulée qui distribuent le métal sous le socle ce qui n’est jamais le cas sur des exemplaires d’époque.

Le dessous du socle

L’aspect du dessous du socle

-De gros défauts qui auraient été réparés à l’époque: Certains enfoncements ou bosses n’auraient jamais été laissés à cette époque, ils auraient été réparés avant commercialisation.

Défaut sur le bronze de Lanceray

Défaut sur la tranche du socle

-La patine : Sur un objet de cette période et de cette qualité on s’attend à trouver une patine chimique très adhérente, éventuellement légèrement usée par endroits . Ici pas d’usures et une patine opaque et réalisée au pigments ce qui explique en partie les problèmes de tâches évoquées plus loin. En raison de l’opacité de cette patine il a été réalisé des nuances plus claires dans le but de suggérer cette transparence et une certaine usure. Ces effets de peinture ne sont pas dignes d’une telle sculpture.

Nuances de la patine

Aspect des nuances de la patine

L’opacité des parties claires montre bien qu’i s’agit d’un revêtement et non pas d’une oxydation naturelle du métal.

-L’origine des tâches blanches : L’existence de ces tâches prouve également l’origine récente de ce bronze. Elles résultent à la fois du procédé de fabrication et de la patine utilisée. Ce bronze produit par la technique de la fonte à la cire perdue a été coulé dans une cavité laissée libre dans un plâtre réfractaire après avoir vidé la cire par chauffage. Après refroidissement ce plâtre est cassé et nettoyé. Ces fragments de ce plâtre qui ont été mal nettoyés sur le bronze  témoignent du peu de soin apporté à l’opération. Ils ont ensuite été recouverts probablement encore humides par la patine aux pigments ce qui explique sa mauvaise tenue .

Tâche sur le socle

Tâche blanche sur la socle

Tache sur la selle

Tâche au niveau de la selle

Tâche sur le bronze

Tâche sur l’épée

La restauration consiste à éliminer ces différentes tâches de plâtre et de restaurer la patine sur ces surfaces.

Le bronze après restauration

Le groupe en bronze après restauration

 

 

Restauration de la patine de la sculpture « La nuit », Zinc d’art (« Régule ») d’Hippolyte Moreau.

Hippolyte Moreau (1832-1927) est l’un des trois fils de Jean Baptiste Moreau Tous ont été sculpteurs.

Très actifs à la fin du XIXème et au début du XXème ils ont produit beaucoup de zincs d’art . A cette époque ce métal a été très utilisé pour la diffusion en grand nombre et bon marché de sculptures imitant le bronze.

Celle ci se nomme « La nuit » .  La patine est usée mais il en reste une partie. Souvent les socles des zincs d’art sont en bois peint imitation marbre griotte,  ici il est véritable.

La nuit d'hippolyte Moreau avant restauration

Avant restauration

 

Plaque d'identification en laiton avant restauration

La-nuit-écrou

La signature d'Hippolyte Moreau

Signature

Une fois la patine nettoyée elle est rehaussée avec des pigments puis cirée .

La nuit d'hippolite Moreau après restauration

Après restauration

 

 

Restauration de deux sculptures en bronze patiné et bronze doré de Felix Charpentier.

A peu de temps d’intervalle deux clients différents m’ont confié deux bronzes différents du même sculpteur: Felix Charpentier.

 

Bronze patiné de Félix Charpentier avant restauration

Le bronze patiné avant restauration

Le bronze doré de Felix Charpentier
Le départ des hirondelles avant restauration

 

 

Felix Charpentier est né à Bollène le 10 Janvier 1858 et mort à Paris le 7 Décembre 1924. C’est un sculpteur qui a produit de nombreuses oeuvres dont des monuments publics, de nombreux bustes, médaillons et petits bronzes.

Signature de Felix Charpentier

La signature de Felix Charpentier et la marque « Bronze de Paris »

Une de ces sculptures est en bronze patiné , l’autre à dorure vernie. Il m’a semblé intéressant de les comparer car cela donne la mesure de l’évolution de cet artiste. Le sujet est quasiment identique mais traité de manière un peu différente. Le bronze doré est plus élégant  dans son traitement . Il est très certainement plus tardif et d’inspiration art nouveau. Le drapé a quasiment disparu. La sculpture en bronze patiné est d’inspiration beaucoup plus classique et de facture très XIXème. Le mouvement est plus rigide.

Le socle en doucine de la sculpture dorée est monté sur billes et pivotant.

Restauration de la sculpture en bronze patiné :

La patine brune est parsemée de tâches de vert de gris.

Buste du bronze de Felix Charpentier

Aspect du buste avant restauration

 

socle du bronze avant restauration

Aspect du socle avant restauration

Le travail consiste en un traitement chimique local des tâches afin de les faire disparaitre puis la sculpture est cirée afin de lui redonner un peu de lustre et de la protéger

Buste de la sculpture en bronze

Aspect du buste après restauration

Socle du bronze

Aspect du socle après restauration

Le bronze de Felix Charpentier après patine

Le bronze après restauration

Restauration de la sculpture en bronze doré :

Le travail consiste ici a éliminer le vernis, à traiter les oxydations et à passer une nouvelle couche de vernis de protection. Sur les photos de la sculpture avant restauration les traces de passage manuel au coton du vernis sont bien visibles. Le métal s’est oxydé aux endroits où le vernis est moins épais , avec cette technique l’épaisseur n’est pas réguliére, elle l’est beaucoup plus avec un pistolet .

Buste de la sculpture en bronze doré

Aspect du buste avant restauration

Le buste de la statue après restauration

Aspect du buste après restauration

La sculpture en bronze doré après restauration

La sculpture après restauration