Restauration d’un crabe ( Jizai okimono ) en bronze signé Masayoshi.

Les jizai okimono sont des représentations en métal d’animaux. Elles ont la particularité d’être articulées. C’est une spécialité Japonaise. Les sujets sont généralement des insectes ou des crustacés. Les matériaux sont l’argent, les métaux cuivreux et parfois l’acier. Cette production a commencé au début du 18ème siècle par des fabricants d’armes  familiers des armures articulées Japonaises.

Un client m’a confié ce magnifique crabe en bronze patiné , il est signé Masayoshi sur sa face inférieure.

Le jizai okimono avant restauration

Le crabe avant restauration

Signature de Masayoshi

Signature de Masayoshi

Les extrémités de deux pattes sont sont cassées . Ces segments articulés sont percés et assemblés sur le segment suivant par une goupille. Ici le métal s’est rompu au niveau des perçages . Il faut donc rapporter du métal pour pouvoir refaire le perçage.

Il faut d’abord extraire les goupilles en laiton qui sont restées fixées dans le trou de logement des segments suivants.

Extraction des goupilles du Jizai okimono

Extraction des goupilles

Ajout de matière par soudure sur les segments

Ajout de matière sur les segments

Face inférieure du jizai okimono

Le crabe sur l’établi

Le perçage est la partie la plus délicate de la restauration, il est nécessaire qu’il soit réalisé bien dans l’axe

Les segments sont percés

Perçage des segments

après patine

Les segments après patine

Repose des goupilles sur le crabe

Repose des goupilles

L’extrémité des goupilles est patinée ainsi que quelques éraflures consécutives à leur repose.

Le Jizai okimono après restauration

Le crabe après restauration

 

Restauration de patine – Panthère en zinc d’art de Giacomo Merculiano.

Giacomo Merculiano ( 1859 – 1935 ) est un sculpteur Italien. Il a étudié à l’institut des beaux arts de Naples.

Cette panthère est en zinc d’art et est restée en extérieur. Sa patine est largement dégradée, certaines zones ont été préservées, principalement celles qui étaient abritées de la pluie .

Après restauration la patine est cirée pour lui redonner de la brillance et la protéger.

La sculpture avant restauration

La panthère avant restauration

La patine après restauration
Détail de la patine avant restauration

Détail après restauration

Détail de la patine après restauration.

La sculpture après restauration

La panthère après restauration

Signature de Merculiano

Signature de Merculiano

 

Redressage , débosselage et polissage d’une coupe en argent massif.

 

 

 

coupe en argent avant restauration

La coupe avant restauration

 

Le piédouche de cette coupe en argent massif et son flan sont bosselés . Le bord de la coupe est déformé

Le bord de la coupe est déformé

Le bord de la coupe avant redressage

Bosses sur le flan de la coupe

Déformations du flan

Le piédouche est déformé

Le piédouche avant redressage

 

 

Le redressage est effectué avec différents outils en acier qui servent de point d’appui ou de repoussoir ( recingle ) . Le métal est repoussé au maillet de bois ou avec un marteau dont l’extrémité arrondie est parfaitement polie afin de faire le moins de marques possibles sur le métal.

Le métal est ensuite émerisé pour enlever les petits défauts de surface dus au travail de repoussage. L’opération de polissage  lui redonne du brillant et élimine les rayures d’émerisage.

Piédouche émerisé

Emerisage du piédouche

Flan de la coupe émerisé

Emerisage du flan de la coupe

Piédouche poli

Polissage du piédouche

Flan de la coupe poli

Polissage du flan de la coupe

Bord de la coupe redressé

Redressage du bord

 

La coupe restaurée

La coupe après restauration

 

 

 

 

Restauration d’une barre de foyer d’époque Directoire . Dorure et patine.

Cette barre de foyer d’époque Directoire m’a été confiée pour restauration. La dorure et la patine verte sont très usées.

 

barre de foyer en bronze doré Directoire avant restauration

La barre avant restauration

L’arrière des socles et de la barre présentent une belle patine qu’il conviendra de préserver.

Patine des arrières des socles et de la barre

Patine arrière

Sur les socles, la barre, les motifs en applique et les fauteuils néoclassiques la dorure est presque complètement usée.

dorure suée sur la tête de Mercure

Etat de dorure de la tête de Mercure en applique

etat de la dorure de l'encadrement

Etat de la dorure de l’encadrement

etat de la dorure des sièges en bronze doré

Etat de la dorure des sièges néoclassiques

la barre de foyer Directoire partiellement démontée

La barre de foyer partiellement démontée

Plus de dorure sur le socle

Etat du dessus du socle.

 

Il a été décidé de réaliser une dorure mate avec des parties brunies comme à l’origine sur les pièces démontables. Pour les deux socles et la barre sur les quels on veut conserver la patine arrière , un vernis-or est effectué. La patine vert Empire est restaurée. Le travail est réalisé en conservant un aspect naturel en évitant un aspect « à neuf ».

La barre de foyer Directoire après restauration

Etat de la barre de foyer après restauration

Le socle après restauration

Détail du socle après restauration

Le socle et le dessus du socle après restauration

Aspect du fauteuil et du dessus du socle

Face avant du socle

Face avant du socle

 

 

 

 

 

 

 

 

Réparation d’un zinc d’art (« régule ») de Anatole Jean Guillot.

Anatole ,Jean Guillot est un sculpteur, peintre et céramiste Français (1865-1911)

Il a travaillé plusieurs années pour la manufacture Sèvres.

Il a participé entre 1900 et 1904 à la restitution des trophées de balustrades du corps central des façades Nord et Sud du château de Versailles.

Ce « régule » porte sa signature et un des deux sujets est décapité.

Le régule avant réparation

Le régule de Anatole jean Guillot avant restauration

 

 

Signature de Guillot

La signature

Un cachet figure sur le socle à côté de la signature. « Fabrication Française- Paris – Made in France » est présent sur certains objets en zinc d’art. Son intitulé est un double euphémisme et son but est de donner une caution de qualité pour un objet en métal non noble et produit en grande quantité.

cachet "fabriqué en France"

Cachet « made in France »

La réparation est réalisée par soudure à l’étain

Le cou après soudure

Soudure du cou

Le rattrapage de la soudure

La soudure en cours de rattrapage

 

Après rattrapage complet une retouche de patine aux pigments est réalisée et la statue est cirée  .

Détail de la soudure du cou de la sculpture de Guillot

Détail de la soudure après rattrapage

Le régule de Guillot après restauration

Après restauration

 

 

 

 

 

Restauration d’un groupe en bronze de Eugène Lanceray: Cosaque Zaporogue après le combat.

Eugène LancerayIevgueni Alexandrovitch Lanceray / en Russe: Евгений Александрович Лансере ) 1848 -1886 est un sculpteur Russe d’origine Française. Son grand père etait major de l’armée de Napoléon 1er. Il est spécialiste des chevaux et des cavaliers. Pendant sa courte vie il a produit plus de 400 statues équestres.

Le groupe qui m’a été confié représente un cosaque Zaporogue à cheval. Un deuxième cheval sans cavalier est également à ses côtés.

Cette sculpture en bronze m’a été confiée pour expertise et restauration . Elle présente des tâches blanches dont il m’a été demandé d’en établir l’origine et de procéder à leur suppression.

Le bronze de Lanceray avant restauration

Le groupe avant la restauration

La signature de Lanceray

La signature de Lanceray (en Cyrillique )

 

Ce bronze d’un bel aspect de loin révèle rapidement son origine récente. Il s’agit d’une copie moderne très récente . Plusieurs éléments confirment ce jugement :

- La faible qualité de la ciselure. La finition est inexistante et certains détails ne sont pas dignes d’une sculpture de cette époque.

La qualité de ciselure

Faiblesse de la qualité de ciselure. La fonte à cire perdue est quasiment brute .

- La technique de fonte employée:  Il s’agit d’une fonte à cire perdue moderne. La surface du métal sur une pièce ancienne ne présente pas le même aspect, elle doit révéler le grain du sable employé. Ici au contraire pas de grain du au sable et le travail de la cire est nettement visible. On voit également les tiges de coulée qui distribuent le métal sous le socle ce qui n’est jamais le cas sur des exemplaires d’époque.

Le dessous du socle

L’aspect du dessous du socle

-De gros défauts qui auraient été réparés à l’époque: Certains enfoncements ou bosses n’auraient jamais été laissés à cette époque, ils auraient été réparés avant commercialisation.

Défaut sur le bronze de Lanceray

Défaut sur la tranche du socle

-La patine : Sur un objet de cette période et de cette qualité on s’attend à trouver une patine chimique très adhérente, éventuellement légèrement usée par endroits . Ici pas d’usures et une patine opaque et réalisée au pigments ce qui explique en partie les problèmes de tâches évoquées plus loin. En raison de l’opacité de cette patine il a été réalisé des nuances plus claires dans le but de suggérer cette transparence et une certaine usure. Ces effets de peinture ne sont pas dignes d’une telle sculpture.

Nuances de la patine

Aspect des nuances de la patine

L’opacité des parties claires montre bien qu’i s’agit d’un revêtement et non pas d’une oxydation naturelle du métal.

-L’origine des tâches blanches : L’existence de ces tâches prouve également l’origine récente de ce bronze. Elles résultent à la fois du procédé de fabrication et de la patine utilisée. Ce bronze produit par la technique de la fonte à la cire perdue a été coulé dans une cavité laissée libre dans un plâtre réfractaire après avoir vidé la cire par chauffage. Après refroidissement ce plâtre est cassé et nettoyé. Ces fragments de ce plâtre qui ont été mal nettoyés sur le bronze  témoignent du peu de soin apporté à l’opération. Ils ont ensuite été recouverts probablement encore humides par la patine aux pigments ce qui explique sa mauvaise tenue .

Tâche sur le socle

Tâche blanche sur la socle

Tache sur la selle

Tâche au niveau de la selle

Tâche sur le bronze

Tâche sur l’épée

La restauration consiste à éliminer ces différentes tâches de plâtre et de restaurer la patine sur ces surfaces.

Le bronze après restauration

Le groupe en bronze après restauration

 

 

Restauration d’une pendule à sujet Jeanne d’Arc en bronze doré au mercure .

Cette pendule est en assez bon état général , simplement un peu encrassée et le fourreau de l’épée est manquant.

 

Pendule jeanne d'arc en bronze doré au mercure

La pendule avant restauration.

Comme souvent dans ce cas la dorure est recouverte par une fine couche de dépôts qui ternissent sa couleur. Malgré cela, sur cet objet on ne remarque aucune usure ni altération de la couche d’or. On peut s’attendre à retrouver une dorure en excellent état. Cette pendule a du rester longtemps protégée par un globe en verre actuellement manquant.

Le cadran est argenté et légèrement oxydé.

L'emplacement du fourreau de l'épée.

L’emplacement du fourreau manquant.

Après un démontage complet et un nettoyage , comme prévu la dorure est parfaitement conservée et retrouve tout son éclat d’origine. Seul le cadran conserve une légère patine car les chiffres peints à la main ne résisteraient pas au moindre nettoyage.

La pendule Jeanne d'Arc restaurée

La pendule après restauration

Le fourreau restitué sur la pendule en bronze doré Jeanne d'Arc

Détail du fourreau restitué

 

Restauration d’une sculpture de Pierre le Faguays dit Fayral: « Tourbillon » en régule . Soudure et retouche de patine.

Pierre le Faguays ( Dit Fayral ) est un sculpteur Français d’époque Art-Déco . Il est né à Rezé en 1892 et mort le 8 Septembre 1962 à Paris.

Il a travaillé avec plusieurs fondeurs dont Max le Verrier et la fonderie Susse.

La sculpture dont il est question a été réalisée par Max le Verrier. Elle est en régule ce qui explique son état.

Le ruban qui entoure la danseuse est cassé en plusieurs morceaux , il est en effet d’une grande fragilité.

 

 

La sculpture de Fayral avant réparation

La sculpture avant restauration

La difficulté consiste à ressouder le ruban en respectant la courbure d’origine. La réparation est faite au chalumeau avec une buse très petite  car  l’alliage est à base d’étain et de plomb et fond très vite .

Sodure de la sculpture de Fayral

Soudure du ruban

Une fois les soures terminées il faut rattraper les petites bavures inévitables à la lime et au papier abrasif.

La sculpture de Fayral après les soudures

La sculpture après les soudures

La dernière étape consiste à effectuer une retouche de patine .

La sculpture en régule de Fayral après restauration

La sculpture après restauration.

 

Restauration d’un bronze de Charles Menne : « Le rémouleur ». Restitution de la meule.

Ce  joli petit bronze de Charles Menne (1854-1940 ) représente un rémouleur. Une pièce est manquante: la roue et son axe.

Le fondeur est Susse Frères fondé en 1803, atelier bien connu et ayant collaboré avec de nombreux artistes. L’entreprise est toujours en activité ce qui est assez remarquable.

Le bronze présente encore quelques traces de dorure en particulier dans les creux . Sur les surfaces saillantes la dorure est complètement usée et le bronze a pris une jolie patine vert olive. Le choix est fait de ne pas intervenir sur la patine de l’objet.

Le rémouleur de Charles menne en bronze

Le rémouleur avant réparation

Signature sur la terrasse du bronze

La signature de Charles Menne

La marque du fondeur

La marque du fondeur Susse Frères

 

La pièce manquante est réalisée par tournage . Une vis en laiton servira d’axe , le filetage sera dissimulé sur les tronçons visibles par un tube laiton.

Différentes pièces en laiton

Les différentes pièces nécessaires à la restitution de la meule.

La patine des éléments refaits est ajustée à celle de l’objet.

Le rémouleur après restauration

La sculpture après réparation

 

Soudure d’un « régule » ( Zinc d’art ) « Alerte » . Restauration et retouche de patine.

Cette sculpture en zinc d’art présente comme cela est fréquent plusieurs cassures. Le métal est en effet très mince et cassant.

Sculpture en régule avant soudure et patine

La sculpture avant restauration

Les deux bras se sont désolidarisés.

Un des bras

Bras cassé

Pour renforcer la réparation des manchons sont confectionnés.

Régule avant soudure

Pose du premier manchon

Les soudures à l’étain sont ensuite réalisées.

Sodure des bras de la sculpture en régule

Soudure des bras

La soudure est ensuite rectifiée par limage et ponçage .

Ponçage de la soudure du bras en régule

Soudure en cours de rectification

La patine est ensuite recrée comme d’origine grâce aux pigments d’oxydes métalliques.

Retouche de la patine des bras de la statue en régule

Retouche de patine

La statue est ensuite entièrement cirée pour redonner un peu d’éclat et de profondeur à la patine.

La sttue en régule ( zinc d'art ) après réparation

La statue après restauration.