Réparation et dorure d’un ciboire en argent (Restauration – Louis Philippe ). Poinçons Cérès / Alexis Renaud / Tête de vieillard.

Ce Ciboire de belle qualité est en argent massif . Sa dorure externe est très usée et la croix du couvercle est manquante.

Ciboire en argent avant dorure

Etat initial du ciboire

Les poinçons sont bien insculpés :

  • Le poinçon de titre est un poinçon figurant la tête de Michel Ange dit poinçon « tête de vieillard ». Le métal est donc de premier titre et on peut situer la période de fabrication de l’objet entre le 16 Août 1819 et le 9 Mai 1838.
  • Le poinçon de maître de forme losange porte l’inscription A.Renaud . Elle est surmontée d’une balance d’orfèvre . Une étoile est située au dessous. Le nom de l’orfèvre est écrit en entier ce qui est assez rare .
    Il s’agit d’Alexis RENAUD, 16 quai Pelletier à Paris, spécialiste des objets d’église ; poinçon de 1831 à 1840.
    Source : Dictionnaire des Poinçons de Beuque & Frapsauce.
  • Le poinçon rond est le poinçon de garantie attestant du bon paiement de la taxe. Il figure Cérès et nous donne Paris comme lieu de fabrication.
    Poinçons vieillard et de maitre du ciboire en argent

    Les poinçons du ciboire

    Une croix doit être restituée. Une empreinte est prise sur un ciboire d’époque équivalente.

    Moulage de la croix du ciboire en argent

    Le moule et le tirage en argent

    A gauche le moulage en élastomère . La fonte est réalisée à cire perdue .

    La croix était soudée mais afin de ne pas abîmer le couvercle et d’effectuer une opération réversible , elle sera fixée par vis et écrou. Après finition un trou fileté est donc percé dans la croix.

    Le client ne désire pas que l’objet soit entièrement doré , seuls la coupe et l’intérieur du couvercle sont dorés . La face extérieure restera visible entièrement dans sa partie supérieure et partiellement à travers les ajourages de la fausse coupe dans sa partie inférieure qui a retrouvé ainsi que le reste de l’objet la couleur de l’argent.

    Ciboire démonté après restauration

    Le ciboire après restauration en position ouverte.

    Le ciboire en argent tête de vieillard et Cérès

    Le ciboire après restauration

     

     

     

     

Dorure d’une paire de flambeaux de Christofle fabriqués par galvanoplastie.

Flambeau Christofle en cuivre réalisé par galvanoplastie

Flambeau Christofle en cuivre réalisé par galvanoplastie

Cette paire de flambeaux est un peu particulière.
Le décor de style Louis XVI est de grande qualité. La ciselure est particulièrement aboutie.
Un des deux  est poinçonné par Christofle

Poinçons Christofle sur des flambeaux en cuivre galvanoplastique

Poinçons Christofle sur des flambeaux en cuivre galvanoplastique

En y regardant de plus près on se rend compte que les usures laissent apparaître des zones roses de cuivre . Il pourrait s’agir comme je l’ai pensé dans un premier temps d’une dorure sur cuivre mat , procédé assez usité fin XIXème pour donner à la dorure l’apparence de la dorure au mercure.

L'usure de la dorure laisse apparaitre le cuivre galvanoplastique.

L’usure de la dorure laisse apparaitre le cuivre galvanoplastique.

Autre vue de l'usure de la dorure sur le fût

Autre vue de l’usure de la dorure sur le fût

En réalité il s’agit de flambeaux réalisés suivant la technique de galvanoplastie du cuivre

Lorsque l’on regarde le dessous du pied  :

Revers du pied avant décapage

Revers du pied avant décapage

-Le modelé de l’endroit est exactement reproduit sur l’envers
-Le  métal présente un aspect granuleux caractéristique de la mise en oeuvre par galvanoplastie avec par endroits quelques plus grosses « concrétions »

Une fois les objets décapés de leur vieille dorure un autre élément apparait: la présence de laiton coulé. Le laiton était utilisé parfois pour ces fabrications galvanoplastiques à titre de renfort (pied, fût)ou pour réaliser certaines parties difficilement réalisables en galvanoplastie ( La bordure du pied, le filetage du fût, les tubes des bobèches.)
-Sous le pied, le laiton coulé apparait clairement et on se rend compte que le meulage que l’on pouvait constater auparavant était destiné à limiter les défauts de surface dus à une coulée superficielle, du reste les perlés sont par endroits largement entamés.

Le dessous après décapage

Le dessous après décapage

-Sur le fût des tâches jaunes de laiton attestent par endoits de la faiblesse de la couche de cuivre voire de « manques » dans cette pellicule

Mise en évidence par le décapage des traces de laiton

Mise en évidence par le décapage des traces de laiton

-Le bord du pied a été clairement fabriqué en laiton et rajouté.

La bordure du pied est en laiton et a été rapportée.

La bordure du pied est en laiton et a été rapportée.

-Le filetage du fût est tourné et également rapporté.

Le filetage a été tourné en laiton et rapporté également.

Le filetage a été tourné en laiton et rapporté également.

Ces flambeaux ont été réparés et redorés

Les bougeoirs après réparation et redorure.

Les bougeoirs après réparation et redorure.