Réalisation d’un vernis or sur une paire d’appliques « Cor de chasse » de style Louis XVI en bronze.

Ces deux appliques en bronze de style Louis XVI n’ont jamais été dorées , elles sont revêtues d’un vernis or. Cela se reconnait avec un peu d’habitude. Cela est confirmé par l’aspect des dos ( En dehors de zones vert de gris dues à un stockage en présence d’eau il n’y a pas de patine , le métal décapé aux acides, aspect laiton satiné-brillant). La ciselure est relativement précise pour une paire de cette époque et le dessin général est élégant.

La présence d’une électrification d’origine indique une date de fabrication relativement récente : A partir du début XXème. Les branches sont en effet conçues avec des tubes intérieurs permettant de faire passer les fils. Ce ne sont pas des appliques à gaz transformées .

Les appliques Louis XVI avant restauration

La paire d’appliques avant restauration

L’ensemble va être démonté puis décapé: élimination du vernis et de l’oxydation .

Démontage des appliques Louis XVI en bronze

Les appliques après démontage

Les éléments centraux dont la ciselure est particulièrement soignée , après élimination du vernis et de l’oxydation , laissent apparaitre la présence d’une couche de dorure sur une couche de cuivre. Un des deux ornements est plus usé que l’autre.

Les ornementations après nettoyage

Les ornementations centrales après nettoyage

En regardant de plus près les dos des deux ornements on remarque que la couleur du métal est jaune (laiton) et la présence de nombreuses retassures ( La surface du métal est légèrement creusée et il y a des porosités au centre des zones les plus massives) Cela indique que le métal a été coulé dans une empreinte en cuivre et s’est retassé en refroidissant. La tranche des ornements est également cuivrée.

Présence de retassures sur le dos des ornements

Localisation des retassures et de la présence de cuivre sur la tranche des ornements

Aspect cuivré des ornements

Les ornements après décapage de la dorure

 

Ce sont des moulages galvanoplastiques de cuivre remplis de laiton. Cela explique la qualité des détails. Ces ornements étaient réalisés en série et cela permettait à partir d’un original extrêmement soigné d’obtenir de nombreux exemplaires avec la grande qualité de reproduction que permet ce procédé ( Pas de perte de détails ni de dimensions)

L’utilisation de cette technique permet d’un peu mieux préciser l’époque de fabrication: tout début XXème .

Ces ornements ont été dorés pour cacher la couleur du cuivre et les assortir au reste de l’applique.

Le  reste des appliques va être parfaitement décapé jusqu’à obtenir une belle couleur jaune. Le métal doit avoir un aspect bien mat . Des parties vont être brunies à l’hematite ou polies pour créer un décor qui mette en valeur les parties lisses, les parties ciselées restant mates.

Le vernis est assez fin afin qu’il ne se remarque pas, il est teinté en orangé. Appliqué sur la surface bien jaune du métal on obtient un aspect doré qui peut généralement être assez difficilement différencié d’une vraie dorure.

Les appliques après restauration

Les appliques après vernissage

 

Dorure d’une paire de flambeaux de Christofle fabriqués par galvanoplastie.

Flambeau Christofle en cuivre réalisé par galvanoplastie

Flambeau Christofle en cuivre réalisé par galvanoplastie

Cette paire de flambeaux est un peu particulière.
Le décor de style Louis XVI est de grande qualité. La ciselure est particulièrement aboutie.
Un des deux  est poinçonné par Christofle

Poinçons Christofle sur des flambeaux en cuivre galvanoplastique

Poinçons Christofle sur des flambeaux en cuivre galvanoplastique

En y regardant de plus près on se rend compte que les usures laissent apparaître des zones roses de cuivre . Il pourrait s’agir comme je l’ai pensé dans un premier temps d’une dorure sur cuivre mat , procédé assez usité fin XIXème pour donner à la dorure l’apparence de la dorure au mercure.

L'usure de la dorure laisse apparaitre le cuivre galvanoplastique.

L’usure de la dorure laisse apparaitre le cuivre galvanoplastique.

Autre vue de l'usure de la dorure sur le fût

Autre vue de l’usure de la dorure sur le fût

En réalité il s’agit de flambeaux réalisés suivant la technique de galvanoplastie du cuivre

Lorsque l’on regarde le dessous du pied  :

Revers du pied avant décapage

Revers du pied avant décapage

-Le modelé de l’endroit est exactement reproduit sur l’envers
-Le  métal présente un aspect granuleux caractéristique de la mise en oeuvre par galvanoplastie avec par endroits quelques plus grosses « concrétions »

Une fois les objets décapés de leur vieille dorure un autre élément apparait: la présence de laiton coulé. Le laiton était utilisé parfois pour ces fabrications galvanoplastiques à titre de renfort (pied, fût)ou pour réaliser certaines parties difficilement réalisables en galvanoplastie ( La bordure du pied, le filetage du fût, les tubes des bobèches.)
-Sous le pied, le laiton coulé apparait clairement et on se rend compte que le meulage que l’on pouvait constater auparavant était destiné à limiter les défauts de surface dus à une coulée superficielle, du reste les perlés sont par endroits largement entamés.

Le dessous après décapage

Le dessous après décapage

-Sur le fût des tâches jaunes de laiton attestent par endoits de la faiblesse de la couche de cuivre voire de « manques » dans cette pellicule

Mise en évidence par le décapage des traces de laiton

Mise en évidence par le décapage des traces de laiton

-Le bord du pied a été clairement fabriqué en laiton et rajouté.

La bordure du pied est en laiton et a été rapportée.

La bordure du pied est en laiton et a été rapportée.

-Le filetage du fût est tourné et également rapporté.

Le filetage a été tourné en laiton et rapporté également.

Le filetage a été tourné en laiton et rapporté également.

Ces flambeaux ont été réparés et redorés

Les bougeoirs après réparation et redorure.

Les bougeoirs après réparation et redorure.

Argenture de deux coupes en cuivre galvanoplastique

Ces deux coupes sont en mauvais état , des réparations sont nécessaires.

Les coupes en cuivre avant la restauration

Les coupes en cuivre avant la restauration

Sur la photo suivante on peut observer la face supérieure d’une des deux coupes

On remarque la finesse des ciselures, le modèle d’origine a été particulièrement soigné.

Le décor est finement ouvragé

Le décor est finement ouvragé

Un fût a été soudé sur sa partie supérieure.

Un fût a été précédemment soudé sur la coupe

Un fût a été précédemment soudé sur la coupe

Sur le pied de l’autre coupe le fût a été également soudé .

Soudure à l'étain du fût sur le pied.

Soudure à l’étain du fût sur le pied.

Il faut donc éliminer toutes ces soudures et retrouver un métal bien propre.

Au passage un des pieds s’est démonté complètement

Les différents éléments du pied

Les différents éléments du pied

D’origine le haut et le bas sont assemblés sur la coupe et le pied par un filetage.

La coupe et le pied sont composés de deux épaisseurs chacun :

  • la partie supérieure en cuivre galvanoplastique dont le décor d’angelots est très finement ciselé.
  • la partie inférieure est constituée d’une flasque circulaire en laiton repoussé au centre de laquelle  est soudée une bague filetée destinée à recevoir le filetage du pied.

Ces deux disques sont superposés et sertis sur la bordure.

Le fût est constitué de deux moitiés longitudinales soudées entre elles et aux deux extrémités une pièce tournée comportant le filetage

On remarquera sur l’image suivantel’aspect rugueux du revers du métal déposé par galvanoplastie.

Le cuivre deposé par galvanoplastie est rugueux

Ensuite l’ensemble est décapé pour éliminer l’oxydation et l’ancienne argenture.

Il faut en effet repartir d’une surface saine pour refaire le dépôt électrochimique d’argent tel qu’il avait été réalisé au départ.

L'ensemble des éléments a été décapé

L’opération suivante est le polissage

Le polissage a permis d'obtenir un beau brillant

L’électrolyse enfin permet de déposer la couche d’argent qui transformera ces objets en cuivre en objets précieux

Les coupes retrouvent l'aspect qu'on leur avait oublié