Restauration d’un groupe en bronze de Eugène Lanceray: Cosaque Zaporogue après le combat.

Eugène LancerayIevgueni Alexandrovitch Lanceray / en Russe: Евгений Александрович Лансере ) 1848 -1886 est un sculpteur Russe d’origine Française. Son grand père etait major de l’armée de Napoléon 1er. Il est spécialiste des chevaux et des cavaliers. Pendant sa courte vie il a produit plus de 400 statues équestres.

Le groupe qui m’a été confié représente un cosaque Zaporogue à cheval. Un deuxième cheval sans cavalier est également à ses côtés.

Cette sculpture en bronze m’a été confiée pour expertise et restauration . Elle présente des tâches blanches dont il m’a été demandé d’en établir l’origine et de procéder à leur suppression.

Le bronze de Lanceray avant restauration

Le groupe avant la restauration

La signature de Lanceray

La signature de Lanceray (en Cyrillique )

 

Ce bronze d’un bel aspect de loin révèle rapidement son origine récente. Il s’agit d’une copie moderne très récente . Plusieurs éléments confirment ce jugement :

- La faible qualité de la ciselure. La finition est inexistante et certains détails ne sont pas dignes d’une sculpture de cette époque.

La qualité de ciselure

Faiblesse de la qualité de ciselure. La fonte à cire perdue est quasiment brute .

- La technique de fonte employée:  Il s’agit d’une fonte à cire perdue moderne. La surface du métal sur une pièce ancienne ne présente pas le même aspect, elle doit révéler le grain du sable employé. Ici au contraire pas de grain du au sable et le travail de la cire est nettement visible. On voit également les tiges de coulée qui distribuent le métal sous le socle ce qui n’est jamais le cas sur des exemplaires d’époque.

Le dessous du socle

L’aspect du dessous du socle

-De gros défauts qui auraient été réparés à l’époque: Certains enfoncements ou bosses n’auraient jamais été laissés à cette époque, ils auraient été réparés avant commercialisation.

Défaut sur le bronze de Lanceray

Défaut sur la tranche du socle

-La patine : Sur un objet de cette période et de cette qualité on s’attend à trouver une patine chimique très adhérente, éventuellement légèrement usée par endroits . Ici pas d’usures et une patine opaque et réalisée au pigments ce qui explique en partie les problèmes de tâches évoquées plus loin. En raison de l’opacité de cette patine il a été réalisé des nuances plus claires dans le but de suggérer cette transparence et une certaine usure. Ces effets de peinture ne sont pas dignes d’une telle sculpture.

Nuances de la patine

Aspect des nuances de la patine

L’opacité des parties claires montre bien qu’i s’agit d’un revêtement et non pas d’une oxydation naturelle du métal.

-L’origine des tâches blanches : L’existence de ces tâches prouve également l’origine récente de ce bronze. Elles résultent à la fois du procédé de fabrication et de la patine utilisée. Ce bronze produit par la technique de la fonte à la cire perdue a été coulé dans une cavité laissée libre dans un plâtre réfractaire après avoir vidé la cire par chauffage. Après refroidissement ce plâtre est cassé et nettoyé. Ces fragments de ce plâtre qui ont été mal nettoyés sur le bronze  témoignent du peu de soin apporté à l’opération. Ils ont ensuite été recouverts probablement encore humides par la patine aux pigments ce qui explique sa mauvaise tenue .

Tâche sur le socle

Tâche blanche sur la socle

Tache sur la selle

Tâche au niveau de la selle

Tâche sur le bronze

Tâche sur l’épée

La restauration consiste à éliminer ces différentes tâches de plâtre et de restaurer la patine sur ces surfaces.

Le bronze après restauration

Le groupe en bronze après restauration

 

 

Reproduction et soudure de branches de chandeliers XIXème en bronze doré.

Une branche de cette paire de chandeliers en bronze doré XIXème d’inspiration Louis XVI est incomplète , il manque l’enroulement central sur deux branches ( Chandelier de droite)

Chandeliers XIXème en bronze doré avant réparation

Les chandeliers avant restauration

Un moulage est fait sur une branche complète.

Moule en élastomère

Le moule en élastomère

 

Vue d'intérieur du moulage

Vue d’intérieur du moule en élastomère

La branche est ensuite reproduite en cire puis fondue en bronze à cire perdue.

Les tirages en bronze

Les reproductions en bronze des éléments manquants

Les enroulements sont ensuite ressoudés sur les branches en évitant de trop âbimer la dorure existante.

La branche ressoudée

Une branche réparée

 

Une dorure partielle est ensuite réalisée sur les parties remplacées.

Les branches redorées

Le haut du chandelier réparé après redorure

 

L’ensemble est nettoyé pour retrouver l’éclat d’origine de la dorure.

Les chandeliers XIXème en bronze doré après restauration

La paire de chandeliers après restauration